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- La lettre de Terre Burkina
- Le Fespaco
- Parole d'élève
Spectacle "Je demande la route", de Roukiata Ouedraogo
Maison de Luc 2
- Une rencontre 


Prochain numéro le 15 juillet 2019
En attendant, retrouvez-nous sur notre Blog et Facebook.

Actualité chargée !

Les vacances d'été sont encore lointaines mais nous y pensons déjà. La raison est simple, la Maison de Luc 2 ouvrira ses portes à la rentrée prochaine ! De nombreux travaux, conventions, recherches de parrains-marraines, visites d'inspection, etc. occupent bien notre temps !
Tout doit être prêt pour septembre et l'arrivée des premières résidentes.

Bien-sûr, les parrainages se poursuivent et ils se poursuivent bien, nous avons été étonnés -dans le bon sens du terme- par les derniers résultats scolaires : une forte amélioration pour tout le monde. Quel régal de voir toutes ces moyennes augmenter, ces dossiers acceptés dans les établissements, ces sourires sur le visage des parents ! Nos parrainages sont efficaces, le suivi de nos coordinateurs et leur présence auprès des familles chaque mois portent ses fruits. Nous poursuivons nos efforts pour avoir des parrainages toujours plus personnalisés et les résultats suivent, c'est émouvant et très encourageant.

Nous sommes en avril et en avril au Burkina... il fait chaud, très chaud. C'est une période extrêmement complexe pour tout le monde. Au village, il faut souvent prendre son mal en patience, profiter de l'ombre d'un arbre devant la cour et se rafraîchir très fréquemment. L'activité baisse durant ce mois, c'est complexe de lutter contre la dureté de la nature. Les élèves parrainés n'y échappent pas, on sent la fatigue, on sent la violence de la période sur les visages marqués, dans les gestes et les déplacements, l'attention en cours diminue et les maux de tête augmentent. Rien n'est simple en avril au Burkina Faso. Le courage des populations triomphera une nouvelle fois et les prémices de l'hivernage apporteront un peu de fraîcheur. Vivement.

Ce mois-ci dans l'Arbre à Palabre, nous découvrirons ensemble le FESPACO avant de laisser la parole à l'un des nos élèves parrainés qui parlera anonymement de son pays en des termes prometteurs. Nous reviendrons sur le nouveau spectacle de Roukiata Ouédraogo. Et avant de découvrir interview de Rachida, Pharmacienne à Ouagadougou, nous vous décrirons notre projet de second foyer d'accueil.

Installez-vous sous notre bel arbre, il y a toujours de la place.
Belle lecture :-)

Anthony PATE

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Le FESPACO

La 26ème édition du Festival Panafricain de Cinéma de Ouagadougou s’est déroulé du 23 février au 2 mars 2019.
Evénement incontournable du cinéma mondial, le FESPACO a rassemblé cette année encore à Ouagadougou les amateurs et les professionnels du 7ème art du monde entier, confirmant la qualité exceptionnelle du cinéma africain en général et burkinabè en particulier. Pour le cinquantenaire, le thème retenu a été "Mémoire et avenir des cinémas africains". Connu comme étant la plus grande manifestation cinématographique du continent, le festival burkinabè veut en effet établir un trait d'union entre passé et avenir.
La récompense de ce festival est l’étalon d'or, il a été attribué cette année à Joel KAREKEZI (Rwanda) pour "The mercy of the jungle".

Malgré la fermeture de nombreuses salles dans le pays, le cinéma reste un pan important de la culture burkinabè. C'est au Burkina Faso que la culture du cinéma est la plus développée et Ouagadougou est toujours, et à juste titre, considéré comme la capitale du cinéma africain, on parle même de "Ouagawood" en référence à Hollywood et Bollywood. Et il y a de quoi, Gaston Kaboré, Kollo Daniel Sanou , Dani Kouyaté, Idrissa Ouadraogo,... pour ne citer qu'eux ont produit parmi les plus grands films du cinéma burkinabé et Africain.

S'il subsistait un doute courez voir :" Yaaba" d'Idrissa Ouadraogo, "Wênd Kûuni, le Don de Dieu" ou "BuudYam"de Gaston Kaboré.
Vous serez conquis et vous vous rendrez certainement à Ouagadougou dans deux ans pour la 27ème édition du FESPACO :-)

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"Et si on prenait le temps", parole libre par un élève parrainé par Terre Burkina.

"Le Burkina Faso est indépendant, dans le texte, depuis 1960 et libéré de l'emprise de Blaise Compaoré depuis 2014, à peine 5 ans. Il ne s'agit pas de dire du mal de Blaise ni même de Roch (NDLR: Blaise Compaoré, ancien Président et Roch Kaboré, l'actuel Président), simplement de rappeler au lecteur que gouverner ce n'est pas simple et que gouverner le Burkina Faso l'est encore moins ! Les réflexes de corruption sont encore bel et bien présents, l'administration pas toujours très très bien organisée, les déserts de services publics encore nombreux, etc. Cependant, il est important de rester soudés et cohérents, nous avançons et dans le bon sens. Aucune révolution n'a changé la vie des gens du jour au lendemain, les progrès accomplis sont énormes et la route est encore longue mais nous y arriverons car nous sommes déterminés pour faire toujours mieux. En campagne, le gouvernement doit maintenant saisir l'importance de l’agriculture, c'est une ressource importante, les Burkinabè sont travailleurs et connaissent parfaitement leurs terres. Les pouvoirs publics doivent accompagner les micro-projets et ne pas oublier que 90% de la population est rurale. Il est fondamental de structurer des coopératives, de former des responsables de groupements locaux en agriculture, élevage, maraîchage, etc.

Laissons juste un peu le temps au temps, nous sommes un jeune pays avec des connaissances et compétences millénaires, cela présage un avenir radieux !"

 Anonyme.

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Roukiata Ouédraogo

Le 26 mars dernier, un tourbillon d'énergie burkinabè faisait irruption dans la salle des fêtes de Liverdun. Roukiata Ouedraogo livrait là son nouveau spectacle "Je demande la route", devant un public enthousiaste. Pour beaucoup, l'humoriste ouagalaise a été révélée grâce à ses chroniques dans "Par Jupiter", l'émission quotidienne de France Inter. Pour d'autres, elle était déjà une idole suite à son premier one-woman-show, "Ouaga pressé". Son précédent spectacle - un ensemble de chroniques de la vie ouagalaise - était cela dit davantage destiné à un public initié à la culture burkinabè. 

Avec "Je demande la route" au contraire, Roukiata Ouédraogo s'adresse à tous, Français comme Burkinabè. Elle nous livre un récit savoureux de son arrivée en France, puis de sa lente immersion au sein de la capitale parisienne. Après quelques clichés rarement évités sur certains contrastes entre société française et burkinabè (éducation des enfants, rapports au voisinage...), Roukiata négocie habilement un virage qui lui permet de contourner les lieux communs en alternant les registres de manière assez brutale et parfois très étonnante : une séquence glaciale crée un flottement dans la salle, et quelques instants plus tard le rire est de nouveau convié sur ce même sujet... Un tour de force ! 

Roukiata imite, danse, chante sur scène, et surtout s'adresse à son public avec un ton plein de sincérité. On passe du rire aux larmes en ayant le sentiment qu'une bonne copine est en train de nous raconter ses déboires de Parisienne indépendante... Comme l'ensemble du public de Liverdun, nous en sommes sortis conquis !

Charlotte

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La Maison de Luc 2

Ça y'est, nous nous sommes jetés dans le grand bain !
En février dernier, nous avons visité l'endroit parfait : une très grande cour avec 6 "portes" comme on dit à Koudougou. Il s'agit de 6 maisonnettes accolées mais indépendantes. Elles sont chacune composées d'un grand séjour et d'une grande chambre pouvant accueillir 2x2 lits superposés. Soit 4 personnes par chambre. Ce sont donc 24 lycéennes qui pourront rejoindre ce nouveau foyer.


La Maison de Luc ?
C'est déjà plus de 50 lycéennes scolarisées, 30 diplômées, des universitaires, des écoles en préparation et autant de carrières sereines. C'est un foyer qui accueille en permanence 16 jeunes filles. Elles sont hébergées, encadrées, scolarisées et soutenues dans la construction d'un avenir meilleur.
La Maison de Luc 2 ?
C'est un second foyer. Ce dernier accueillera donc à terme 24 jeunes filles en permanence.

Au total, 40 lycéennes seront donc parrainées dans ces deux foyers.

Nous avons donc flashé sur cet endroit, notre projet de deuxième foyer étant déjà parfaitement rédigé et prêt à démarrer il ne nous fallait plus qu'un coup de cœur sur un endroit paisible, un lieu de vie que nous "sentions", une cour où pourrait s’épanouir les "filles de Luc". C'est chose faite. C'est le bon endroit. Nous n'avons eu aucun doute et les hostilités ont été lancées. Des travaux d'aménagement : réfection de quelques toitures et crépis, amélioration de l'adduction d'eau, nouvelle distribution d'électricité, aménagement de la cour... et d'embellissement : dans la Maison de Luc on doit s'y sentir bien, c'est notre objectif premier, sans sentiment de sécurité et d’épanouissement pas de résultats scolaires ! L'endroit est donc remis en peinture, égayé, décoré, fleuri, ...

Autre point important, le nom ! Nous n'allons pas la dénommer "Maison de Luc 2" pendant longtemps, un grand jeu Facebook permettra à tout le monde voter pour choisir le nom de cette maison.
Rendez-vous très bientôt !

Nous ouvrirons les "maisonnettes" au rythme des parrainages. A l'heure ou nous écrivons ces lignes, 4 parrains-marraines se sont déjà engagés à parrainer dès septembre. Cela fait donc déjà une "porte" ouverte à la rentrée, grand merci !
Il en reste 5, elles peuvent accueillir encore 20 jeunes lauréates du brevet des collèges de cette année, 20 jeunes filles qui verront s'arrêter leur scolarité si elles ne bénéficient d'un accompagnent spécialisé.

Alors nous comptons sur vous, nous avons besoin de vous.
Contactez-nous si vous souhaitez nous rejoindre dans cette belle aventure, nous sommes là pour donner tous les détails concernant ce type de parrainage.
RDV dans la section "Contact" du site ou contact@terre-burkina.org ou 06.14.40.90.71

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"Une rencontre" avec Rachida, pharmacienne à Ouagadougou.

Terre Burkina : Bonjour Rachida, quelle est la formation des pharmacien(ne)s au Burkina Faso ?

Rachida : Pour devenir pharmacien au Burkina Faso, il faut tout d'abord avoir un baccalauréat série scientifique, à savoir faire une série D ou une série C . Une moyenne d'au moins 12/20 (mention assez bien) est obligatoire au BAC pour prétendre à la faculté de pharmacie. Lorsque le dossier est retenu, l'inscription en science de la santé (SDS) peut alors être faite.
La formation pour devenir pharmacien dure 6 ans.  Les 2 premières années il s'agit d'une formation théorique (cours à l'université) et d'une formation pratique (travaux pratiques). Ensuite de la 3ème à la 6ème année, la formation théorique continue et s'ajoute un stage officinal et hospitalier au programme.
Après les différentes validations théoriques et pratiques, un thème est choisi pour la présentation de la thèse afin d'obtenir le diplôme de Docteur en pharmacie.

Terre Burkina : Est-il difficile de s’implanter en tant que pharmacien(ne) ?

Rachida : Non, il n'est pas difficile de s'implanter en tant que pharmacien car systématiquement les pharmaciens sont affectés par l'état burkinabè dans différentes zones d'exercice pour ceux qui désirent travailler dans la fonction publique. Il y a aussi la possibilité de se spécialiser dans différents domaines : biologie, assurance qualité, réglementation pharmaceutique, industrie pharmaceutique... Ces spécialisations sont organisées par le ministère de la santé. Après admission aux probatoires, une bourse d'étude est octroyée aux méritants pour la spécialisation.
Cependant une restriction d'expérience professionnelle existe pour certaines activités comme l'ouverture d'une pharmacie (3 ans d'expérience professionnelle) ou occuper le poste de pharmacien responsable d'une "grossisserie" (3 ans).


Terre Burkina : Quelle est la provenance de la majorité des médicaments que l’on trouve dans les pharmacies au Burkina Faso ?

Rachida : La majorité des médicaments au Burkina Faso provient d'Inde. Mais il y a entre autres des laboratoires européens et maghrébins sur le territoire burkinabè. Les produits d'Inde sont les plus représentatifs à cause du coût. Ces médicaments sont généralement des copies de spécialités et non des princeps qui coûtent très chers. Vu le pouvoir d'achat de la population, enregistrer plus de produits d'Inde serait plus bénéfique pour le pays car c'est une politique qui permet de lutter contre la consommation des médicaments de la rue en rendant accessible les médicaments à moindre coût en pharmacie.  
Aussi, il existe une centrale d'achat des médicaments essentiels génériques qui rendent disponibles les médicaments dans toutes les structures publiques du pays. Les principaux fournisseurs de cette centrale proviennent d'Inde car ils sont très compétitifs.

Terre Burkina : Comment cohabitent au Burkina pharmacopée moderne et traditionnelle ? Quel est l’usage des gens ?

Rachida : Il y a une étroite collaboration entre la pharmacopée moderne et traditionnelle au Burkina Faso. La pharmacopée moderne organisée en agence nationale de réglementation pharmaceutique (ANRP) a en charge le suivi de la pharmacopée traditionnelle. Elle est organisée en association dans les différentes régions du pays afin d'avoir une bonne visibilité des différentes activités des pratiquants. Des formations, séminaires et toutes autres activités entrant dans le domaine de la gestion et du suivi des acteurs de la pharmacopée traditionnelle sont régulièrement organisés par l'ANRP pour la sécurité sanitaire des consommateurs.